Le Rev. Georg Ratzinger, le frère aîné de l'ancien Pape Benoît XVI, a dit dans une interview publiée dimanche qu'il n'avait aucune connaissance que de jeunes garçons d'un choeur d'église allemand internationalement connu et qu'il a dirigé pendant 30 ans avaient subi des abus sexuels.
"Je n'ai rien entendu du tout à propos des abus sexuels," a dit le Père Ratzinger, 91 ans, à un journal régional Bavarois, Passauer Neue Presse. "Je n'étais pas au courant que quelqu'abus sexuel que ce soit avait lieu à ce moment-là.".
Les rapports d'abus physique et sexuel dans le choeur, le Regensburger Domspatzen en Bavière, ont d'abord émergés en 2010 dans le cadre d'une vague nationale de révélations liant les officiels de l'Église Catholique d'Allemagne au mauvais traitement d'enfants. Mais un rapport interne de l'église a identifié seulement 72 cas d'abus dans le Diocèse Regensburg, la plupart impliquant des châtiments corporels graves.
L'avocat Ulrich Weber |
Si véridiques, les conclusions soulèvent de nouveau la question de savoir si Benoît, le pape émérite, qui a enseigné la théologie à Regensburg de 1969 à 1976, avait conscience de l'abus ayant lieu dans le choeur que ce son frère dirigeait. Pendant son mandat comme pape, Benoît a appelé le problème d'abus sexuel par des ecclésiastiques "un péché à l'intérieur de l'église" et a rencontré des groupes de victimes, mais n'a jamais directement abordé la question du comment il gérait les abus sexuels à ses postes précédents, comme préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi au Vatican et comme archevêque de Munich en 1980, quand un prêtre pédophile a été déplacé vers son diocèse pour traitement.
Dans une interview avec Passauer Neue Presse en 2010, le Père Ratzinger a fait des excuses aux étudiants qu'il avait frappés avant que le châtiment corporel n'ait été illégal en Bavière en 1980. Mais il a fermement maintenu qu'il n'a jamais été informé d'aucun méfait sexuel pendant qu'il dirigeait le choeur, de 1964 à 1994. Dans l'interview publiée dimanche, il a réaffirmé cette position.
Selon M. Weber, l'abus sexuel est allé "d'attouchements aux viols." Étant donné l'étendue et le sérieux des accusations, M. Weber a dit aux journalistes vendredi, qu'il croyait que le Père Ratzinger devait savoir que ça avait lieu.
L'évêque de Regensburg, Rudolf Voderholzer, a refusé tout commentaire sur les découvertes de M. Weber, disant dans une déclaration que l'église voulait parler avec les victimes et évaluer le rapport final, devant être complété l'année prochaine, avant de commenter. Les victimes ont critiqué le diocèse pour avoir choisi de ne pas prendre leurs accusations au sérieux.
Ébranlée par l'étendue des cas d'abus qui sont apparus en 2010, l'Église catholique d'Allemagne et le gouvernement ont instauré une ligne d'aide aux victimes pour rapporter les cas d'abus, rechercher de l'aide professionnelle et explorer les options légales.
L'année dernière, en conséquence aux allégations, le Parlement allemand a passé une loi prolongeant le délai de prescription pour les affaires d'abus sexuel à un intervalle de cinq à 30 ans, selon la gravité du crime. Mais étant donné que la plupart des cas d'abus impliquant le Domspatzen ont eu lieu avant 1992, seulement quelques-uns peuvent encore être éligibles à la poursuite.
Ceci rend d'autant plus important que les demandes des victimes passent par une comptabilité minutieuse des abus de l'église. Une décision de l'église de 2013 d'annuler une étude indépendante sur l'abus sexuel d'enfants par des membres du clergé a soulevé des questions à propos de la crédibilité de son engagement à adresser le problème.
Roland Büchner, le directeur du choeur, a accueilli les dernières découvertes comme une étape importante vers la transparence.
"Le nombre de victimes nommées dans ce rapport provisoire nous horrifie et nous voudrions souligner que chacun est profondément affecté et sans mot," a dit M. Büchner. "Par conséquent, nous voudrions profiter de cette occasion à nouveau, pour exprimer, en étant le plus profondément choqués et honteux, nos excuses aux victimes du Domspatzen et ses institutions associées."
M. Büchner a dit qu'un comité consultatif serait convoqué en février pour discuter de la façon de traiter le rapport final. Le conseil sera composé d'un représentant des victimes; deux médiateurs; des membres de la fondation du choeur; Michael Fuchs, le vicaire général; et l'évêque.
Dimanche, les voix des jeunes choristes ont résonné des plafonds voûtés de la cathédrale Gothique de Regensburg pour leur premier service du dimanche matin après la pause de Noël. La plupart des personnes assistant aux services ont refusé de parler des dernières révélations.
"Je le prends comme un signe qu'ils sont enclins à aborder le problème," a dit une femme qui donne seulement son prénom, Annette. "À bien des égards, c'est une vieille histoire, mais c'est aussi quelque chose qui prend longtemps à investiguer correctement."
Source : New York Times
Traduction : L'INSOUMIS
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